La mission archéologique s’est déroulée du 1er novembre au 14 décembre 2006. Le Conseil Suprême des Antiquités était représenté par Mahmoud Zaki (inspectorat d’Esna).
Temple de Montou-Rê
La poursuite du nettoyage de la plateforme de fondation du temple ptolémaïque a permis à Pierre Zignani (architecte, Cnrs-Univ. Montpellier 3), Damien Laisney (topographe, Ifao) et Yassin Mohamed (topographe, Service des Antiquités du Soudan) de dresser le plan du naos et des chapelles rayonnantes ;
en outre, le plan topographique de l’intérieur de l’enceinte moderne a été établi. Le nettoyage des radiers de fondation et des sols des cryptes a mis en évidence des remplois du Moyen et du Nouvel Empire.
Afin de préparer la poursuite des relevés architecturaux, une tranchée (11 x 2 m) a été réalisée en travers du talus du Decauville laissé par R. Mond et O.H. Myers lorsqu’ils travaillèrent à Ermant. Catherine Defernez (archéologue-céramologue) a ainsi pu dresser deux coupes stratigraphiques dans les niveaux coptes et romains tardifs et analyser la céramique associée. Sans avoir atteint la plateforme de fondation du temple, les niveaux mis en évidence ont fourni des fragments de grès ptolémaïques et quelques blocs de calcaire du Moyen Empire.
Le programme de relevés épigraphiques dans l’enceinte du temple s’est poursuivi, alimenté en particulier grâce à la (re)découverte de nombreux blocs au nom de Ptolémée Néos Dionysos Aulète.
Environ 180 blocs sont actuellement inventoriés. Hassan el-Amir (restaurateur, Ifao) a consolidé une cinquantaine de pierres, essentiellement en grès.
Mosquée El-Amri
Un bloc réutilisé dans le mur bordant au Sud la mosquée El-Amri a été étudié et, à la demande du CSA, a été ramené à l’intérieur de l’enceinte du temple.
Bab el-Maganîn
Le nettoyage et le dégagement des blocs amassés à l’entrée du secteur de la porte d’Antonin le Pieux a permis d’initier un programme de restauration visant, à terme, au remontage de la porte romaine. La plupart des blocs anciennement publiés par R. Mond et O.H. Myers (1940) ou Adel Farid (1979) ayant subi de larges dégradations dues à l’humidité du sol ont été consolidés au silicate d’éthyle. Onze nouveaux blocs ont été découverts lors du nettoyage de ce secteur, certains complétant heureusement des ensembles déjà connus.
Église copte
À la demande de l’inspectorat d’Esna, le secteur de l’église copte (R. Mond, O.H. Myers, Temples of Armant II, pl. 2) situé à proximité du temple a été débarrassé des monceaux d’ordures qui l’encombraient, laissant apparaître une large fondation de mur (?) ainsi qu’une dizaine de fragments de colonnes en granite.