Publication : Jérôme Rizzo, « Perpétuer le nom » (sʿnḫ rn). Une liturgie mémorielle dans l’ancienne Égypte (3. vols), CENiM 39, Montpellier, 2024

13 mars 2024 par Équipe ENiM [TheChamp-Sharing]
CENiM 39, 2024

Cette étude vise à mettre en perspective les divers éléments de la documentation en lien avec la liturgie mémorielle de « perpétuation du nom » (sʿnḫ rn). Apparues, semble-t-il, au début de la Première Période intermédiaire (vers 2200 av. n. è.), ces sources textuelles et iconographiques sont encore attestées à la période ptolémaïque, formant un corpus documentaire qui couvre une durée de près de deux millénaires.
Dans son dispositif général, cette liturgie est animée par un ou plusieurs desservants qui agissent rituellement à destination d’un défunt. Si dans le plus grand nombre de cas, le liturgiste est le propre fils du défunt, ou parfois de la défunte, d’autres membres de la famille, voire certains individus extérieurs à ce cercle le plus intime, peuvent également assumer cette responsabilité.
Par suite, cette enquête a permis de mettre en lumière que la « perpétuation du nom » du défunt, plus qu’un simple rituel, constitue une véritable liturgie articulée en plusieurs phases, déployées dans un temps espéré « éternel ».
Partant de l’inscription du nom du défunt au coeur d’une formule rituelle consignée sur un support durable, la pérennisation de cette liturgie est principalement assurée au moyen de la récitation récurrente de cet énoncé, verbalisation effectuée « pour toujours et à jamais ».
Finalement, la liturgie mémorielle de « perpétuation du nom » (sʿnḫ rn) apparaît comme étant probablement le plus important cérémonial mémoriel de l’ancienne Égypte. Permettant pour l’essentiel de maintenir des liens entre les vivants et les morts, il vise notamment à perpétuer le nom de ces derniers « dans la bouche des vivants ».

 

This study aims to put into perspective the various elements of the documentation linked to the memorial liturgy of the “perpetuation of the name” (sʿnḫ rn). Appearing, it seems, at the beginning of the First Intermediate Period (around 2200 BC), these textual and iconographic sources are still attested in the Ptolemaic period, i.e., a documentary corpus covering a duration of almost two millennia.
In general terms, this liturgy is led by one or more liturgists who act ritually for a deceased person. If, in most cases, the liturgist is the deceased’s own son, or sometimes of the female deceased, other members of the family or even specific individuals outside this most intimate circle can also assume this responsibility.
Then, this investigation made it possible to highlight that the “perpetuation of the name” of the deceased, more than a simple ritual, constitutes an actual liturgy articulated in several phases, and deployed over a hoped-for “eternal” time. Starting from the inscription of the name of the deceased at the heart of a ritual formula recorded on a durable support, the perpetuation of this liturgy is mainly ensured using the recurring recitation of this statement, a verbalization carried out “forever and for ever”.
Finally, the memorial liturgy of the “perpetuation of the name” (sʿnḫ rn) is probably ancient Egypt’s most crucial memorial ceremonial. Essentially making it possible to maintain links between the living and the dead, it aims, in particular, to perpetuate the name of the latter “in the mouth of the living”.

 

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