Thèses soutenues

Soutenue le 19 décembre 2025

Louis DAUTAIS, L’Egypte et le monde égéen (XVIIe-XIIe s. av. n.è.) : une approche globale et diachronique de leurs interactions (dir. M. Gabolde, contrat doctoral IFAO)

Séparés par la « sombre mer » d’Homère (Odyssée, XIX), l’Égypte pharaonique et le monde égéen protohistorique sont en relation depuis le IIIe millénaire av. n. è. A partir du XVIIe s. av. n. è., dans le contexte particulier de l’émergence et du développement des grandes puissances de la Méditerranée orientale, ces relations se font plus fréquentes et directes jusqu’à l’effondrement de ce « système international » au cours du XIIe s. av. n. è. Ce projet de recherches ambitionne de définir et d’expliquer la nature polymorphe des interactions entre Égéens et Égyptiens replacées dans leurs contextes historiques selon une perspective diachronique. Pour ce faire, nous recenserons, analyserons et confronterons les différentes sources textuelles, visuelles et matérielles disponibles. Ces dernières s’inscriront dans une base de données qui pourra non seulement être mise à jour au fur et à mesure des nouvelles découvertes, mais aussi visualisée sous forme de cartes synthétiques via un SIG. Ce projet souhaite aussi s’ouvrir aux grilles de lecture de l’anthropologie sur la question des échanges culturels. Cette approche interdisciplinaire esquissera ainsi une vision bilatérale de l’histoire des relations égéo-égyptiennes sur six siècles. Les idées et les techniques autant que les hommes circulent au sein du bassin méditerranéen, suivant des routes maritimes particulières : sillonnées par les Égéens et les Égyptiens, leur tracé et leur nature exacts devront être discutés. Souhaitant dépasser la seule synthèse des données, nous porterons un nouveau regard par une enquête globale et diachronique sur ces interactions polymorphes.

Soutenue le 17 décembre 2025

Livia BERGEROT, Bès, du prototype à l’archétype. Formes et fonctions d’un dieu (dir. M. Gabolde)  

Bien que relevant du panthéon égyptien, l’entité divine que l’on nomme génériquement « Bès » ne possède ni généalogie propre, ni mythe constitué et aucun temple ne semble lui avoir été consacré. Pour autant, à partir du Nouvel Empire, sa notoriété ne cesse de croître et résiste un certain temps face à l’Église chrétienne. Avant sa bestialité léonine, c’est surtout sa frontalité qui captive car ce mode de représentation se pose comme une exception à la règle générale de latéralité qui régit tant l’écriture hiéroglyphique que le dessin bidimensionnel. L’image frontale semble s’adresser à qui la contemple et place Bès en interaction directe avec le dévot. Sa dimension divine devait être accessible et compréhensible par tous sans qu’il soit nécessaire de maîtriser la langue ou l’écriture égyptiennes, car si les Égyptiens aimaient faire parler leurs dieux, Bès reste indéniablement à distance de l’écrit. Sa richesse réside dans le fait qu’il est une divinité plurielle en constant mouvement – au propre comme au figuré –, aux champs d’action mouvants et aux expressions changeantes. Par ailleurs, même s’il est peu présent dans la littérature égyptienne, il convient de rappeler que texte et image sont indissociables dans l’Égypte antique, et en ce sens, nombreuses sont les images de Bès à être prometteuses. Une enquête comparative permettra d’aborder l’iconographie de Bès comme prototype dans son territoire égyptien, mais également sur un périmètre géographique plus large où, devenu archétype, il symbolise une image universelle relevant d’une piété tant individuelle que collective et se concrétisant dans les mythes des civilisations en contact avec l’Égypte. Ce travail conduira donc, d’une part à mieux cerner les fonctions de Bès dans le paysage cultuel égyptien, et d’autre part à réfléchir à la manière dont les populations se sont appropriées cette divinité malgré l’existence, dans leur propre pays, de divinités analogues.

Soutenue le 9 juillet 2024

Louisa BEN HAMIDA, Le culte royal à Karnak jusqu’à la fin de la XVIIIe dynastie (dir. M. Gabolde, contrat doctoral CNRS)

Le grand temple d’Amon-Rê Karnak est un temple divin, consacré au culte d’un dieu majeur, Amon-Rê, synthétisé à l’aube du Moyen Empire (XIe dynastie) et dont le culte a été largement étudié jusqu’ici. Cependant, Karnak apparaît de plus en plus avoir également été un centre de culte royal. Cet aspect a été peu mis en lumière et étudié tant Amon-Rê et ses liturgies sont omniprésents. Or, la question qui se pose désormais est celle de savoir si le culte royal a été consubstantiel à la théologie élaborée et développée par les théologiens thébains du Moyen et du Nouvel Empire ou non. L’étude se concentrera sur une période allant du début de l’histoire religieuse de Karnak au Moyen Empire à la fin de la XVIIIe dynastie, et aura pour objectif de définir et d’étudier les lieux où pouvait s’exercer le culte royal, les supports de culte et la nature du culte royal.

Soutenue le 22 décembre 2023

Kevin BIRINÉtude économique du Nouvel Empire égyptien : métrologie, organisation des échanges, flux et systèmes, » (dir. M. Gabolde)

« L’économie pharaonique, objet d’étude depuis les années 1970, est encore marquée par de nombreuses zones d’ombres et idées qui persistent. Ainsi, l’objet de ce projet de thèse est de contribuer à une meilleure compréhension de l’économie pharaonique. En effet, alors que l’histoire, la religion et la littérature sont des domaines de prédilections pour bon nombre de chercheurs, un petit nombre de chercheurs ceux sont intéressés à la question économique. Jusqu’à présent deux courants se sont opposés : d’un côté les ‘primivistes’, proposant de voir une économie de subsistance fondée sur le troc et la redistribution étatique ; de l’autre les ‘modernistes’, défendant l’idée d’une économie fondée sur les principes des ‘lois du marché’. Ce projet de thèse tentera de concilier ces deux courants opposés en proposant une hypothèse intermédiaire. Basée sur les procédés mathématiques et l’analyse des contre-valeurs, cette thèse permettra de s’interroger pleinement sur la nature de l’économie au Nouvel Empire ».

Soutenue le 20 décembre 2023

Gwenaëlle RUMELHARD, Une théorie du pouvoir dans l’Égypte ancienne. Analyse de la notion de baou de l’Ancien Empire au Nouvel Empire (2630-1070 av. J. –Chr.) » (dir. M. Gabolde)

« Par sa longévité et son apparente stabilité, la monarchie pharaonique a fasciné plus d’un homme d’État et d’un penseur de l’Antiquité à nos jours. Pour cette raison peut-être, les fondements idéologiques de la royauté égyptienne ont été décrits au moyen d’outils conceptuels généralement inadéquats, où se mêlent vision occidentale des monarchies proche-orientales, fonctionnement des monarchies européennes et représentations modernes du pouvoir politique. La documentation égyptienne, pourtant, n’est pas avare d’informations précises permettant de saisir comment était conçu, par les Égyptiens eux-mêmes, le pouvoir pharaonique. Cette thèse aura donc pour objectif d’analyser, à partir de sources datées de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, ce que les textes nomment pouvoir baou, une notion centrale qui fut thématisée très tôt, et amplement développée aux époques suivantes ».

Soutenue le 18 décembre 2023

Jean-Baptiste POUSSARD, La Réforme osirienne. Recherche sur les modes de diffusion d’un nouveau dogme, de l’Ancien au Nouvel Empire (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral École Doctorale ED 60)

« Osiris, connu pour être le « dieu des morts » des anciens Égyptiens, est une figure paradoxale. On le connaît depuis l’Antiquité et il n’est pas rare de le rencontrer de nos jours dans les médias les plus divers. Pourtant, malgré des sources abondantes et des travaux réguliers le concernant, on ignore presque tout des mécanismes d’élaboration et de diffusion de son dogme, qui connut une expansion fulgurante à travers le pays dès la Ve dynastie (vers 2450 av. n.è.). Dans les sociétés antiques, religion et politique sont généralement intimement liées. L’un des modes de gouvernement peut résider alors dans la création de Réformes religieuses par le pouvoir en place. La Réforme osirienne est l’une d’entre elles et semble avoir été élaborée afin d’unifier l’ensemble de la société égyptienne autour de modèles de référence et de nouvelles croyances, tout en légitimant l’autorité en place. En appliquant une lecture politique aux corpus dits « religieux » de l’Égypte ancienne, cette thèse s’organisera autour de deux grands axes de recherche : l’expansion géographique de la Réforme osirienne, et ses modalités d’intégration ».

Soutenue le 16 décembre 2023

Amel BOUHAFS, Les objets égyptiens et égyptisants de Byblos/Jbeil (Liban) contextualisation et significations. (env. -3000 à l’époque gréco-romaine) (dir. M. Gabolde)

« Cette recherche, faisant suite à deux ans de master, étudiera toute la documentation égyptienne et égyptisante mises au jour à Byblos. La contextualisation permettra d’observer l’apparente constance des échanges entre la cité et l’Egypte, puis de mettre en corrélation documents textuels et preuves archéologiques, et de déterminer leur(s) évolution(s). Un tel sujet incite également à étudier tous les aspects possibles entre ces deux « entités » : économique, social, culturel, religieux, funéraire etc., tout en portant notre intérêt sur deux mondes avec lesquels l’Egypte n’aura jamais cessé d’être en contact : l’Anatolie et la Mésopotamie. A terme, ce travail devrait apporter des réponses sur les phénomènes de supposée acculturation des peuples sous influence égyptienne et clarifier la vision des rapports de l’Egypte avec ses voisins proche-orientaux ».

Soutenue le 9 décembre 2023

Marianne PINON, Les fêtes-sed d’Amenhotep III (dir. M. Gabolde)

« Les fêtes-sed ou fêtes jubilaires sont attestées en Égypte Ancienne dès le début du IIIe millénaire av. J.-C. La première de ces fêtes est généralement célébrée au passage de la 30e année de règne du souverain. Elle peut être succédée d’autres fêtes tous les 2 à 4 ans. Le choix du moment de ces célébrations semble être lié à la date anniversaire du couronnement. Amenhotep III régna 34 ans au cours du XIVe siècle av. J.-C. Il célébra trois fêtes jubilaires. La première au passage de l’An 29 à l’An 30 de son règne, la deuxième au passage de l’An 33 à 34 et la dernière au passage de l’An 36 à 37. Le but de cette étude est de définir les lieux, le déroulement et les enjeux de chacune des fêtes jubilaires d’Amenhotep III grâce à des inscriptions officielles, des témoignages de contemporains et des données économiques ».

Soutenue le 5 mai 2023

Mallaury GUIGNER, Le corps du roi. Formes et enjeux de la réorganisation de l’administration pharaonique à la Ve dynastie (env.2500-2350 av. n. -è) (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral LabEx Archimede)  

La thèse a pour objectif principal de déterminer quelles étaient les fonctions effectives, des détenteurs de charges liées aux soins du corps du roi de l’Ancien Empire: coiffeurs, barbiers, dentistes, manucures. Le rôle de ces dignitaires, qui semblent se substituer aux « fils royaux », témoigne en effet d’une profonde réorganisation administrative qui donne sa pleine mesure sous le règne de Nyouserrê. L’enquête prosopographique et l’étude des tombeaux de ces individus permet d’analyser ce phénomène. Contemporaine de la diffusion du dogme osirien, dont le motif du corps recomposé est un élément majeur, cette réorganisation reflète vraisemblablement une construction idéologique de type « organiciste », qui associe ou assimile le corps du roi au corps social.

Soutenue le 17 décembre 2022

Vladimir BOLSHAKOF, Statut, rôle et implication rituelle des reines dans le cadre d’idéologie royale (d’après les sources iconographiques et épigraphiques du Nouvel Empire), (dir. M. Gabolde)  

Soutenue le 4 juin 2022.

Raphaël CAVASIN, Les dieux de l’Egypte pharaonique hors d’Egypte (dir. F. Servajean) 2018-2022. 

Ce projet de thèse a pour objet d’explorer les relations qui existent entre les dieux égyptiens et l’étranger au sens large, tout au long des dynasties pharaoniques. L’étude des toponymes extérieurs à l’Egypte auxquels est associé un grand nombre de divinités pharaoniques est l’occasion de dresser un état des lieux documentaire de la question.  Ainsi, le questionnement des fluctuations irrégulières de l’étendue de l’emprise territoriale des dieux sur le monde connu des anciens Égyptiens offre l’occasion d’interroger les phases majeures de ce processus d’appropriation spatiale.

Soutenue le 13 décembre 2021.

Cloé CARON, La nature du divin en Égypte ancienne: le rapport Nouou, Atoum et les fluides créateurs dans la tradition cosmogonique de l’Ancien et du Moyen Empires, (co-dir. J. Revez, B. Mathieu) 2014-2021

Le Nou(ou) est fréquemment défini comme la matière primordiale, aqueuse ou non, depuis laquelle s’entame la création du monde en Égypte ancienne. Si cette instance a le plus souvent été étudiée à travers le prisme de la cosmogonie, celle-ci présente dans les faits une plus grande complexité. La présente recherche vise à mettre en évidence la multivalence du Nou(ou) au sein des Textes des Pyramides (TP) et des Textes des Sarcophages (TS) qui regroupent les plus anciennes occurrences du vocable : il s’agit d’environ 50 attestations pour les TP et 150 pour les TS. L’objectif consiste à identifier les différents rôles que le Nou(ou) endosse en fonction du type de formules et en fonction des acteurs (Rê et Atoum notamment) avec lequel il est mis en rapport. Cette enquête repose sur une analyse exhaustive des formules où le Nou(ou) est mobilisé et implique : l’examen de divers paliers sémantiques susceptibles de nous éclairer sur la nature du concept (lexical, grammatical, contextuel, spatial) de même que l’analyse d’une sélection importante de formule dans leur intégralité

Soutenue le 11 décembre 2020.

Sidonie PRIVATLa religion et les rituels funéraires en Nubie égyptienne et soudanaise : la question de l’acculturation, (dir. M. Gabolde)  2014-2020

Soutenue le 10 décembre 2020.

Carmen MUÑOZ-PEREZ, Amulettes et momification. Étude des amulettes de la collection du Département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre (dir. A. Gasse) 2016-2020.

Soutenue le 4 décembre 2020.

Margaritta DANILOVA, Les enfants du sérail et l’institution du Kap aux Moyen et Nouvel Empires (dir. M. Gabolde, contrat doctoral LabEx Archimede) 2016-2020.

Soutenue le 29 septembre 2020.

Romain SÉGUIERLa notion de limite dans l’Égypte de l’Ancien au Nouvel Empire. Analyse lexicographique, (co-dir. B. Mathieu, S. Bickel) 2016-2020

« L’espace dans lequel l’homme évolue fait l’objet d’un constant effort de maîtrise de la part de ce dernier. Les représentations spatiales qu’il construit sont déterminées fondamentalement par la notion de « limite », propre à sa culture, qu’il s’agisse du domaine privé (habitat, terre cultivée), géographique (aménagement du territoire) ou politique (État, régions). Le dénominateur commun reste la dimension culturelle, et la confrontation des données conceptuelles avec les réalités matérielles offre une riche problématique de recherche. Qu’en est-il pour l’Égypte ancienne ? À partir principalement de l’analyse lexicographique des termes égyptiens généralement traduits par « limite » (‘Djérou’) et « frontière » (‘Tach’), cette thèse de doctorat se propose de mettre en relief les connotations culturelles de ces vocables face aux réalités spatiales et géographiques. Il s’agit de comprendre, par la définition de la notion de « limite », comment les Égyptiens de l’Antiquité appréhendaient leur espace, et d’aborder les différents enjeux idéologiques, selon une approche à la fois contextuelle et diachronique ».

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