L’équipe

L’équipe d’égyptologie ENiM est une des 5 équipes de recherche de l’unité mixte de recherche Archéologie des Sociétés Méditerranéens UMR 5140 (Université Paul Valéry, CNRS, MCC), laboratoire de recherches en archéologie entièrement voué à l’étude des sociétés de la Méditerranée, de la Préhistoire au Moyen Age. Elle est constituée d’enseignants-chercheurs, de chercheurs et d’ingénieurs de l’université Paul Valéry, Montpellier 3 et du CNRS, de contractuels participant aux différents projets de l’équipe et de doctorants.

Historique de l’équipe ENiM »

Les membres de l’équipe ENiM  

Sébastien BISTON-MOULIN, Ingénieur de recherche (CNRS), responsable de l’équipe ENiM

Marc GABOLDE, Professeur (UPVM)

Annie GASSE, Directeur de recherche émérite (CNRS)

Jérôme GONZALEZ, Ingénieur d’études (UPVM), responsable de la bibliothèque d’égyptologie

Bernard MATHIEU, Professeur (UPVM)

Stéphane PASQUALI, Maître de conférences (UPVM)

Isabelle RÉGEN, Ingénieur de recherche (UPVM)

Jérôme RIZZO, Maître de conférences (UPVM)

Frédéric SERVAJEAN, Professeur (UPVM)

Christophe THIERS, Directeur de recherche (CNRS)  

Collaborateurs scientifiques

Linda Chapon (Actions Marie Sklodowska-Curie)

Margarita Danilova (programme VÉgA)

Romain Ferreres (programme VÉgA)

Mallaury Guigner (programme VÉgA)

Julie Lafont (programme VÉgA)

Elena Panaite (programme Projet Karnak)

Doctorants

3 depuis 2023

Pauline Allaire, La vaisselle métallique en contexte cultuel en Égypte, du premier millénaire avant notre ère à l’époque romaine : désignations, matériaux et usages (dir. Chr. Thiers)

La vaisselle métallique est fabriquée en matériaux précieux tels que le bronze, l’argent ou l’or. Elle a une importance tant rituelle que sociale dans l’Égypte antique. Ces artefacts étaient utilisés dans des contextes cultuels, notamment pour les offrandes, les purifications et les libations. Ces vases pouvaient alors être décorés de scènes et d’inscriptions. Cette étude se fonde sur une documentation archéologique, iconographique et textuelle du premier millénaire avant notre ère à l’époque romaine. Le corpus comprend alors des objets archéologiques, des scènes de temples et des textes sur différents supports (papyrus, statues de particuliers, tombes…). Une attention particulière sera accordée à la corrélation entre l’iconographie et les textes afin de mieux comprendre l’utilisation et les caractéristiques des vases en métal. Plusieurs problématiques seront abordées telles que les types de vases réalisées en métal, les divinisées qui leurs sont associées, les rituels et cérémonies dans lesquels ils étaient utilisés ainsi que les contextes de découverte des objets archéologiques. Une comparaison avec les imitations dans d’autres matériaux sera également abordée.

Valentin Pantale-Bernadou, Les cryptes du temple d’Hathor de Dendara : étude théologique, architecturale et intégrative (dir. Chr. Thiers, R. Preys, univ. Namur)

Dans une série d’articles de Claude Traunecker, les cryptes des temples égyptiens sont définies comme des pièces volontairement dissimulées dans la maçonnerie de l’édifice. On recense actuellement quarante-cinq temples à cryptes jusqu’à la fin de la période romaine. Toutefois, parmi ce corpus, seuls dix temples présentent des cryptes aux parois décorées. Celles du temple d’Hathor de Dendara, au nombre de 14 et agencées sur trois niveaux, sont les premières à avoir été étudiées et définies comme des espaces de conservation du mobilier du temple (statues, emblèmes sacrés, archives textuelles, etc.). Cette interprétation fonctionnaliste des cryptes constitue encore aujourd’hui la thèse dominante pour le temple d’Hathor, mais également pour l’ensemble des temples à cryptes égyptiens par extension. Pourtant, le faible nombre d’études s’étant intéressées à la théologie de ces espaces au-delà de la vision « conservatrice » ont fourni des résultats prometteurs. L’objectif principal de ce travail de thèse est donc d’étudier l’ensemble des cryptes du temple d’Hathor de Dendara afin de mettre en avant les aspects théologiques qui les régissent et de comprendre les liens d’interrelations de ces pièces entres elles et avec le reste du temple. Parallèlement, les résultats obtenus en termes de méthode et de contexte permettront de réaliser une synthèse reconsidérant la vision de l’ensemble des cryptes égyptiennes.

Arthur Ragobert, Une histoire sociale des ouvriers de Deir el-Medina à travers leurs marques (dir. Fr. Servajean)

Ce travail de thèse a pour objectif d’identifier les fonctions des nombreuses marques réalisées dans la région de Thèbes Ouest par les ouvriers de Deir el-Medina. Ce système complexe est parallèle à l’utilisation des hiéroglyphes apparait dès la création du village de Deir el-Medina sous le règne de Thoutmosis Ier à la XVIIIe dynastie et semble disparaître à la fin du Nouvel-Empire à la mort de Ramses XI. L’analyse de ce phénomène lié à une étude prosopographique va permettre de mieux comprendre le fonctionnement interne des équipes d’ouvriers de Deir el-Medina.

5 depuis 2022

Éléonore BESNARD, Les maquettes de bateau de l’Égypte pharaonique (de l’Ancien Empire jusqu’à la fin du Nouvel Empire) (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral École Doctorale ED 60)

De nombreuses maquettes de bateaux égyptiennes sont actuellement conservées dans les musées du monde entier. Le sujet de recherche établi pour cette thèse de doctorat s’inscrit dans la continuité de mes travaux de Master. Il s’agira de réaliser un catalogue exhaustif des maquettes de bateaux égyptiennes afin d’établir une typologie complète de ces objets représentant des bateaux égyptiens. Ces représentations de bateaux en trois dimensions feront l’objet d’une étude comparative avec celles des bateaux en deux dimensions et seront également mises en relation avec le lexique égyptien. Cette typologie permettra de réaliser un outil de référencement des différents types et variations de types des bateaux égyptiens afin d’en déterminer leur fonction : sacrée (transport du défunt, du mobilier funéraire, des membres de l’élite…) ou profane (transport militaire, commercial, diplomatique…). Également, une étude poussée de la fonction de ces objets retrouvés en contexte archéologique funéraire sera réalisée en analysant tout élément théologique représenté sur ces maquettes de bateaux.

Maxime BRUN, Les métamorphoses du Ka. Analyses grammatologiques d’un signe hiéroglyphique égyptien (dir. L. Gabolde)

Warda ELNAGAR, Tell Dafana revisité. Nouvelles perspectives à partir des fouilles récentes et inédites : étude des structures architecturales et des mobiliers céramiques (dir. L. Gabolde)

Laurianne LANCIEN,  Le vocabulaire des textes amarniens (dir. M. Gabolde, contrat doctoral École Doctorale ED 60)

La période amarnienne, bien que se résumant à une dizaine années durant l’époque du Nouvel Empire, se démarque aisément des périodes précédentes et postérieures notamment par son contexte politico-religieux. Si l’iconographie et la religion sont des thèmes largement travaillés, l’étude lexicographique des textes amarniens représente un véritable vide scientifique en Égyptologie. Cette thèse a pour objectif de valoriser la richesse du vocabulaire amarnien et exposer les innovations qu’il comporte.

Alicia RAGEAU-COMBS, Légitimité et légitimation dans la transmission du pouvoir pharaonique (dir. L. Gabolde)

La légitimité et les éléments qui la composent reflètent un idéal qui ne manque pas de se heurter à une réalité, bien moins évidente, que révèle très rapidement les difficultés et les conflits rencontrés par la monarchie. La légitimation dans la transmission du pouvoir semble davantage répondre à une réalité pratique. Depuis le début de l’ère pharaonique, et même peu avant la naissance de celle-ci, les Égyptiens usent de procédés afin d’assurer la continuité monarchique et la répétition du modèle mythique. L’Égypte pharaonique est connue pour son incroyable longévité. Trois mille ans d’histoire rythmée par une succession de règnes qui a permis à cette civilisation de devenir l’une des plus importantes de l’Antiquité. Dès les premières dynasties, la royauté instaure toute une idéologie autour de la figure centrale de l’État : le roi. Les conflits, pacifistes ou non, des deux premières dynasties permettent le développement précoce des mythes liés à la personne du Roi. Les principaux mythes liés à la royauté prennent placent dès les premiers règnes. Ils conditionnent et structurent, pour toute l’ère pharaonique, l’idéologie politique. Dans ces légendes transparaissent les difficultés rencontrées par les premiers souverains, qu’elles soient idéologiques ou successionnelles. A travers elles, nous pouvons comprendre les conditions de la transmission du pouvoir royal et les critères requis à une revendication légitime du trône. Il est évident que le corpus idéologique s’étoffe et se complexifie au fil des règnes en fonction de la nécessité qu’impose le contexte, mais les fondements de cette idéologie se concrétisent dès lors. Par l’examen d’exemples précis – allant des premiers rois jusqu’à Cléopâtre en passant par l’instauration des naissances divines, l’enterrement du prédécesseur ainsi que les règnes des reines-pharaons – il s’agira de comprendre comment la royauté a réussi, tout au long de son histoire, à surmonter les difficultés qu’impose le “système” mythique lors de la transition des règnes afin de préserver, quitte à faire quelques entorses à l’idéologie originellement instaurée, le statut ainsi que le rôle fondamental du souverain à travers le cycle de la transmission du pouvoir.

3 depuis 2021

Monique BERNARD FERREOL, La Stèle gravée de Shorkaror et son contexte rupestre au Jebel Qeili, dans le désert du Boutana au Soudan (dir. L. Gabolde)

Alors que le Royaume de Méroé, au premier siècle de notre ère, est sous la corégence de Natakamani et Amanitoré et que celle-ci apporte un renouveau par un programme architectural imposant, un des princes, Shorkaror, probablement fils d’Amanitoré, n’est quasiment pas connu. Seule une stèle rupestre de victoire le représente en détail au Jebel Qeili. Elle est sise au cœur du désert du Boutana au Soudan, dans l’ancienne Ile de Méroé. Cependant, cette gravure est de grande taille, elle est orientée face contre le Jebel Qeili et elle tourne le dos au wadi, lieu de passage des hommes auquel elle est censée s’adresser. Ce paradoxe a permis, lors de nos dernières recherches, de suspecter un lien entre la montagne et la stèle, pensant à un possible lieu sanctuarisé. Ainsi, nous chercherons à savoir si ce lien peut être établi entre la montagne et le message de propagande de la stèle, sachant que dans l’abri sous-roche lui faisant face, nous avons redécouvert en 2019 une peinture rupestre d’adoration à Amon, dont nous ignorons la datation et qui fera aussi l’objet de notre étude. De plus, nous tenterons de mieux cerner le personnage de Shorkaror, à savoir si ce prince en tenue royale sur la stèle, a réellement régné sur le Royaume de Méroé.

Noémie FATHY, Le haut clergé d’Amon à Karnak à la XVIIIe dynastie (env. 1550-1290 av. n.è.) : essor, stratégie sociale et pouvoir des élites (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral LabEx ARCHIMEDE)

Le haut clergé d’Amon est constitué d’un grand prêtre, subordonné a ce supérieur se trouve les hauts prêtres, c’est à dire les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes prophètes d’Amon. Le haut clergé d’Amon apparaît pour la première fois dans l’histoire de l’Égypte, à la XVIIIe dynastie. L’objectif de cette thèse est de reconstituer la carrière des membres du haut clergé d’Amon, leurs rôles et fonctions en se basant sur leurs titulatures, les éventuels processus de népotisme, ainsi que les relations matrimoniales. De ce fait, les modes de transmissions des fonctions seront abordés. De même, l’examen porté sur les généalogies de ces individus appréhendera la répartition des membres d’une même famille au sein de la société. Enfin, l’étude des liens sociaux entre les différentes familles élitaires de la XVIIIe dynastie permettront de reconstituer le processus qui a mené à l’essor du haut clergé d’Amon. Ainsi, la question des femmes et plus particulièrement des mères et du rôles qu’elles jouent dans l’accès au grand sacerdoce sera abordé. Ce travail exige le dépouillement d’une documentation extrêmement variée présentant des inscriptions (papyrus, stèles, graffiti, statues, objets divers, parois de tombes, inscriptions de temples).

Edson POIATI FILHO, L’abstraction et les noms composés en égyptien, (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral École Doctorale ED 60)

« Marqueurs d’abstraction », c’est ainsi que nous appelons certains « mots-préfixes » dont la fonction est de former des noms composés exprimant des notions abstraites en égyptien. Il s’agit souvent de néologismes qui apparaissent dans les autobiographies, les Enseignements ou autres compositions littéraires. Cette thèse envisage d’aborder ces formations lexicales de façon exhaustive et de répondre aux diverses problématiques qui les concerne : le rôle de ces mots dans la construction d’un espace hiérarchique, le lexique spécialisé comme outil pour traduire et importer des concepts étrangers, les raisons de la persistance d’un mode de production lexicale sur un temps long, à travers différents états de langue.

5 depuis 2020

Louisa BEN HAMIDA, Le culte royal à Karnak jusqu’à la fin de la XVIIIe dynastie (dir. M. Gabolde, contrat doctoral CNRS)

Le grand temple d’Amon-Rê Karnak est un temple divin, consacré au culte d’un dieu majeur, Amon-Rê, synthétisé à l’aube du Moyen Empire (XIe dynastie) et dont le culte a été largement étudié jusqu’ici. Cependant, Karnak apparaît de plus en plus avoir également été un centre de culte royal. Cet aspect a été peu mis en lumière et étudié tant Amon-Rê et ses liturgies sont omniprésents. Or, la question qui se pose désormais est celle de savoir si le culte royal a été consubstantiel à la théologie élaborée et développée par les théologiens thébains du Moyen et du Nouvel Empire ou non. L’étude se concentrera sur une période allant du début de l’histoire religieuse de Karnak au Moyen Empire à la fin de la XVIIIe dynastie, et aura pour objectif de définir et d’étudier les lieux où pouvait s’exercer le culte royal, les supports de culte et la nature du culte royal.

Lisa GAYET, Vêtements et parures féminines dans les tombes du Nouvel Empire : description et fonctions funéraires (dir. Fr. Servajean)

Le projet de thèse s’intitule « Vêtements et parures féminines dans les tombes du Nouvel Empire : description et fonctions funéraires ». Cette étude de genre aura pour objectif principal de déterminer la catégorisation du statut social de la femme dans la société égyptienne, à travers les vêtements et parures féminines représentés sur tout les types de documents exploitables (stèles, statues, ostraca, papyrus, etc…). Cependant, la source principale de données étudiée se trouve être les scènes sur les parois de tombes. Il s’agira de mettre en relation ces mêmes vêtements et parures avec les différents rituels observés en contexte funéraire. Les nécropoles de Thèbes ainsi que celle de Saqqarah, sont de véritables conservatoires de l’art pictural égyptien au Nouvel Empire. En effet, les particuliers se faisant inhumer dans des tombes richement décorées, celles-ci sont indispensables à une étude iconographique. Ces vêtements et parures féminines sont l’expression d’une catégorisation sociale tout en possédant également une dimension rituelle et funéraire qu’il convient d’explorer. En effet, ces vêtements et parures ont fait l’objet de peu d’études, et pour cela il est essentiel de définir au préalable ce que l’on entend par « vêtements » et « parures ». Ces deux catégories de l’art textile sont extrêmement vastes puisque par vêtements féminins nous pouvons entendre robes fourreaux, pardessus, tuniques, voiles et jupe. De même pour les parures, nous pouvons trouver des sous-catégories tels que les bijoux et les perruques, mais également des parures vestimentaires comme les perles, les broderies, les franges, les ceintures, les bandeaux et les cônes d’onguents. Ces derniers, très souvent associés à des fleurs de lotus, sont de petits cônes constitués d’huiles et de parfums, ressemblant à une petite motte de beurre de couleur blanche et orangé, qui s’élève de plus en plus au fil des différentes périodes, jusqu’à prendre la forme d’un long pain. Ainsi, ces parures et tout autres ornements, servent à mettre en valeur le corps de la femme, et/ou son habillement, mais également à marquer son statut social. Ce dernier est connu à l’aide de titres et fonctions, qu’ils soient honorifiques ou effectifs. En effet, à l’exception de titres honorifiques pour une minorité de femmes égyptiennes de haut rang, tel que Maïa, qui était la mère nourricière du jeune roi Toutankhamon, ou encore Tia, qui n’est autre que la soeur du roi Ramsès II, les titres féminins relèvent majoritairement de qualifications domestiques, ou sont liés à la séduction. Les plus récurrents étant: maîtresse de maison, chanteuse ou danseuse. Ses dernières sont très souvent représentées dans les scènes de banquet ou de fête, scènes apportant le plus de données puisqu’en en effet, elles dépeignent des femmes habillées de vêtements en tissus fin, portant de somptueuses parures et des perruques fournies et bouclées. Les allusions à l’intimité d’un couple peuvent également être présentent dans ce type de scènes par la seule présence de détails à porté érotique tels que les fleurs de lotus, les fruits de mandragore, les instruments de musique dont jouent les femmes, ou encore les bijoux et instruments caractéristiques du culte de la déesse de l’amour, Hathor. Comme nous pouvons le constater, chaque élément possède sa propre place dans l’art égyptien, et a sa propre signification. Les représentations sont codifiées et idéalisées, c’est-à-dire que les artistes ne restituent pas une scène telle que l’œil la perçoit mais offrent les images d’un monde de concepts. Ainsi, chaque élément d’un ensemble est présenté dans son aspect le plus pertinent. L’art égyptien n’a pas pour objectif de refléter exactement la réalité mais, plutôt d’élaborer des compositions porteuses de sens, à partir d’éléments puisés dans le réel : la fleur de lotus par exemple, que l’on retrouve très fréquemment représentée dans les mains ou sur le front des femmes, dans des bouquets ou sur des tables d’offrandes, en frise décorative ou sur les points d’eau dans les jardins, signifie, communément, la « renaissance », mais elle peut également avoir d’autres significations en fonction du contexte dans lequel elle est placée, puisque nous pouvons tout aussi bien la retrouver représenté semi-ouverte, ouverte ou fermée. Ainsi, comme le définit très bien Dimitri Laboury: « l’imagerie développée par les anciens égyptiens est donc perçue comme un conservatoire de pensée qui vise à saisir toutes les caractéristiques d’une chose à travers une seule représentation totalisante ». Les textiles datant du Nouvel Empire retrouvés lors de fouilles archéologiques ne correspondent pas, ou très peu, à ceux représentés sur les parois de tombe. Ce qui nous pousse à remettre en question la part de réalité dans les représentations égyptiennes. Hormis cette part de « vérité », la question de la place du vêtement ainsi que de la parure dans les scènes égyptiennes se pose: pourquoi ce vêtement et cette parure ? Pourquoi dans cette scène ? Pourquoi dans ce rituel ? Pourquoi cette femme porte ce vêtement et/ou cette parure ? Dans quel contexte ? Etc… Cette étude apporte des données nouvelles permettant de mieux comprendre la place des parures et textiles féminins dans la société égyptienne au Nouvel Empire.

Christine GHALI, Les titulatures royales de la XIXe dynastie (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral LabEx Archimede) 

Le dernier roi de XVIIIe dynastie, Horemheb, sans descendance masculine qui puisse faire perdurer la dynastie, délégua le pouvoir à Ramsès Ier qui devint le fondateur de la XIXe dynastie. Singulièrement, les noms royaux, également appelés protocoles royaux ou titulatures royales, de cette période dite ramesside, très connue par les égyptologues, n’ont fait l’objet d’aucune étude approfondie. Il s’agit donc de les étudier en ayant recours à une analyse historique qui justifierait le choix de certains noms et une autre, morphologique, qui expliquerait leur structure. On examinera les traditions que ces rois ont conservées des protocoles antérieurs, les innovations qu’ils y ont apportées et leur influence sur la postérité. Cette recherche devrait servir d’outil de travail indispensable aux chercheurs de l’époque ramesside, du moins de la XIXe dynastie, puisqu’elle mettra à jour les différents recueils des noms en en éliminant tous les pseudoprotocoles.

Laure KLEIN, Les dieux mis en avant par les Ramessides, étude d’une structuration religieuse, politique et géographique du panthéon par les pharaons des XIXe et XXe dynasties (dir. Fr. Servajean, contrat doctoral LabEx Archimede)

L’étude qui va être réalisée pendant ces années de thèse se portera sur les pharaons des XIXe et XXe dynasties et sur tous les dieux qui seront mis en exergue par ces souverains. Le but de cette étude est de comprendre d’une part comment une mise en avant de divinités s’articule : quels sont les moyens et les supports employés, comment elle se diffuse, ce qu’elle signifie et implique ; et d’autre part l’impact qu’un choix de dieux peut avoir d’un point de vue géographique et politique, quels sont les divinités choisies et pourquoi ce choix ? Les dieux étant des structurantes géographiques, le choix de l’un ou plusieurs d’entre eux laisse entrevoir une certaine redéfinition des espaces de pouvoir, voire d’un programme politique de pharaon.

Anaïs MONTOTO SOTO, Pratiques et dispositifs de solidarité dans la société de l’Égypte ancienne de l’Ancien au Nouvel Empire (dir. L. Gabolde, contrat doctoral LabEx Archimede) 

La « solidarité » et la « justice sociale » sont des notions actuelles qui se retrouvent dans le concept égyptien de maât. En effet, dans différents types de documents égyptiens tels que les autobiographies ou encore les textes littéraires, parmi lesquels nous retrouvons les Enseignements, ce concept est mis en avant. Nombre d’analyses de la notion de maât existent de nos jours, cependant, aucune synthèse sur la façon dont la solidarité a été mise en place dans la société égyptienne n’existe encore. Cette thèse cherche à définir cette mise en place, tout en recensant les catégories d’individus les plus défavorisés et les jeux de réciprocité dans ce dialogue de « couches » sociales. Pour ce faire, la documentation égyptienne fournira le lexique des catégories bénéficiaires de ces dispositifs afin de le définir. Les différents documents seront, aussi, confrontés pour une analyse approfondie des dispositifs et des pratiques de la solidarité dans la société pharaonique.

3 depuis 2019

Livia BERGEROT, Bès, du prototype à l’archétype. Formes et fonctions d’un dieu (dir. M. Gabolde)  

Bien que relevant du panthéon égyptien, l’entité divine que l’on nomme génériquement « Bès » ne possède ni généalogie propre, ni mythe constitué et aucun temple ne semble lui avoir été consacré. Pour autant, à partir du Nouvel Empire, sa notoriété ne cesse de croître et résiste un certain temps face à l’Église chrétienne. Avant sa bestialité léonine, c’est surtout sa frontalité qui captive car ce mode de représentation se pose comme une exception à la règle générale de latéralité qui régit tant l’écriture hiéroglyphique que le dessin bidimensionnel. L’image frontale semble s’adresser à qui la contemple et place Bès en interaction directe avec le dévot. Sa dimension divine devait être accessible et compréhensible par tous sans qu’il soit nécessaire de maîtriser la langue ou l’écriture égyptiennes, car si les Égyptiens aimaient faire parler leurs dieux, Bès reste indéniablement à distance de l’écrit. Sa richesse réside dans le fait qu’il est une divinité plurielle en constant mouvement – au propre comme au figuré –, aux champs d’action mouvants et aux expressions changeantes. Par ailleurs, même s’il est peu présent dans la littérature égyptienne, il convient de rappeler que texte et image sont indissociables dans l’Égypte antique, et en ce sens, nombreuses sont les images de Bès à être prometteuses. Une enquête comparative permettra d’aborder l’iconographie de Bès comme prototype dans son territoire égyptien, mais également sur un périmètre géographique plus large où, devenu archétype, il symbolise une image universelle relevant d’une piété tant individuelle que collective et se concrétisant dans les mythes des civilisations en contact avec l’Égypte. Ce travail conduira donc, d’une part à mieux cerner les fonctions de Bès dans le paysage cultuel égyptien, et d’autre part à réfléchir à la manière dont les populations se sont appropriées cette divinité malgré l’existence, dans leur propre pays, de divinités analogues.

Lassana CAMARA, Les représentations de navires au Nouvel Empire (dir. F. Servajean)

Les navires ont joué un rôle déterminant dans le développement de la civilisation de l’Égypte pharaonique. Au Nouvel Empire (env. 1540-1070 av. J.-C.), la construction navale a connu un essor remarquable. C’est pourquoi durant cette période, on peut observer une abondance des scènes relatives aux navires sur les parois des tombes et temples dans les nécropoles de Thèbes, de Tell el-Amarna, d’el Kab, etc. Bien que notre étude se focalise sur le Nouvel Empire, on a trouvé des vestiges d’un bateau dans le port de Ouadi el-Jarf et des éléments de navires dans des galeries sur les côtes de la mer Rouge (Ayn Soukhna, Mersa Gaouasis) qui remontent respectivement à l’Ancien et au Moyen Empire. Ces trouvailles archéologiques permettent d’éclairer notre étude. Le but principal de ma thèse consistera à analyser aussi bien les figurations que les constructions réelles afin de distinguer les bateaux qui naviguent sur les eaux douces et sur la mer c’est-à-dire sur quel(s) élément(s) doit-on s’appuyer pour montrer que le navire est construit pour être adapté au milieu dans lequel il doit naviguer ? Il s’agit également d’étudier les fonctions des bateaux pour distinguer ceux qui sont profanes (pêche), utilisés pour le rituel funéraire, le commerce, la guerre, le pèlerinage, le transport des personnes, du bétail et d’obélisques. Enfin, l’architecture navale c’est-à-dire le fonctionnement de chaque partie du navire ainsi que les différentes techniques de construction navale (bordé premier, couple premier) attirent notre attention.

Louis DAUTAIS, L’Egypte et le monde égéen (XVIIe-XIIe s. av. n.è.) : une approche globale et diachronique de leurs interactions (dir. M. Gabolde, contrat doctoral IFAO)

Séparés par la « sombre mer » d’Homère (Odyssée, XIX), l’Égypte pharaonique et le monde égéen protohistorique sont en relation depuis le IIIe millénaire av. n. è. A partir du XVIIe s. av. n. è., dans le contexte particulier de l’émergence et du développement des grandes puissances de la Méditerranée orientale, ces relations se font plus fréquentes et directes jusqu’à l’effondrement de ce « système international » au cours du XIIe s. av. n. è. Ce projet de recherches ambitionne de définir et d’expliquer la nature polymorphe des interactions entre Égéens et Égyptiens replacées dans leurs contextes historiques selon une perspective diachronique. Pour ce faire, nous recenserons, analyserons et confronterons les différentes sources textuelles, visuelles et matérielles disponibles. Ces dernières s’inscriront dans une base de données qui pourra non seulement être mise à jour au fur et à mesure des nouvelles découvertes, mais aussi visualisée sous forme de cartes synthétiques via un SIG. Ce projet souhaite aussi s’ouvrir aux grilles de lecture de l’anthropologie sur la question des échanges culturels. Cette approche interdisciplinaire esquissera ainsi une vision bilatérale de l’histoire des relations égéo-égyptiennes sur six siècles. Les idées et les techniques autant que les hommes circulent au sein du bassin méditerranéen, suivant des routes maritimes particulières : sillonnées par les Égéens et les Égyptiens, leur tracé et leur nature exacts devront être discutés. Souhaitant dépasser la seule synthèse des données, nous porterons un nouveau regard par une enquête globale et diachronique sur ces interactions polymorphes.

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Liste des membres associés de l’équipe ENiM composante de l’UMR 5140 ASM

Florence ALBERT, IFAO

Clémentine AUDOUIT

Laure BAZIN RIZZO

Élise BÈNE

Vladimir Bolshakov (Institut d’Études Orientales de l’Académie des Sciences de Russie)

Linda Chapon

Alain CHARRON, Musée départemental Arles antique

Marion CLAUDE (membre scientifique de l’IFAO)

Federico Contardi, Università degli Studi di Firenze (University of Florence), Dipartimento di Storia, Archeologia, Geografia, Arte e Spettacolo (SAGAS)

Cristian Craciun, Freie Universität Berlin

Edwin Dalino

Margarita DANILOVA

Romain DAVID

Benjamin DURAND

Khaled EL-ENANY, Université d’Hélouan (Égypte)

Marguerite ERROUX-MORFIN

Abraham Ignacio FERNÁNDEZ PICHEL, Centro de História, Faculdade de Letras, Universidade de Lisboa

Jérémy FLORES

Hanane GABER

Luc GABOLDE, CNRS, directeur de l’UAR 3172 du CNRS, Centre Franco-Égyptien d’Étude des Temples de Karnak (CFEETK)

Mallaury GUIGNER

Jacques GUITER

Mounir HABACHY

Charlie LABARTA

Sandra LIPPERT, CNRS, UMR 8546-AOrOc

Bénédicte LHOYER, Post-doctorante, ANR Fabricamag, Centre Alexandre-Koyré (UMR 8560)

Anaïs MARTIN

Émilie MARTINET

Franck MONNIER

Alexandra NESPOULOUS-PHALIPPOU, Bibliothèque patrimoniale d’Aix-en-Provence

Éloïse NOC, Post-doctorante, University College de Londres

Elena PANAITE, Post-doctorante, bourse Ifao-PCMA

Annie PERRAUD

Marianne Pinon

Jean-Baptiste Poussard

Stéphanie PORCIER

Vanessa RITTER

Laurie ROUVIÈRE

Chiara SALVADOR

Anaïs TILLIER

Marta VALERIO

Daniel WERNING, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, Wortschatz der ägyptischen Sprache